Je viens de découvrir avec effroi qu’il n’y a pas de limite à la cupidité des maisons de disques, et autres “ayant droits” en matière de sacro-saint droit d’auteur. En effet, Taz est abonné à Spotify, service de musique en streaming légal et payant. Spotify propose d’utiliser TuneWiki pour afficher les paroles des chansons en cours d’écoute, à la manière d’un karaoké. C’est toujours sympa je trouve, de pouvoir comprendre les paroles des chansons qu’on écoute, et encore plus si on veut les fredonner. Récemment, certaines chansons n’étaient plus compatibles avec ce plugin : lors de leur écoute, TuneWiki affichait “lyrics removed by Publisher”. Ce que nous avons trouvé étrange : si Spotify est payant, ils ont forcément le droit pour diffuser les chansons, donc comment le “publisher” pourrait faire enlever les paroles ? Et bien, c’est là que la découverte effrayante intervient : les “ayants droits” veulent être payés non seulement à chaque fois qu’on écoute leur chanson (ce qui est déjà stupide, car ce n’est pas le cas lorsqu’on achète un CD ou un mp3) mais aussi… à chaque fois qu’on lit les paroles !! Alors là, j’en tombes des nues. Imaginez s’il fallait payer à chaque fois que vous relisez un passage d’un de vos bouquin préféré… ou bien un article de journal pour mieux comprendre ! C’est tout de même incroyable ! Alors que de plus en plus de journaux de la presse écrite, par exemple, fournissent des contenus gratuits sur le net, comment peuvent ils être à ce point déconnecté de la réalité, et des attentes de leur public… Personnellement, dans mon travail, je rédige un tas d’écrits. Et je ne suis pas payée à la pièce, et encore moins à chaque relecture/utilisation de mon travail… Et je ne parle pas des développeurs logiciels, qui sont dépossédés des droits sur leur code par leur employeur, contrairement aux auteurs de la moindre parole de soupe passant sur MTV. Parce que franchement… quand on voit le niveau de certaines chansons… reverser des droits lorsque qu’un internaute affiche “ouh baby, baby ouh”, sur son PC, c’est un peu rémunérer la bétise, non ?
Dans le même genre “on marche sur la tête”, je vous invite à lire cet article de ZDnet, citant la “lettre ouverte aux décideur publics” envoyée par 3 syndicats du cinéma français. Ceux-ci demandent, sans rire, à être payés 4€ minimum par location de film en VOD… Ce qui revient à monter le prix de la location VOD, en basse définition, à plus de 8€, pour 48h de location… Mais oui, bien sûr ! Un tel tarif va surement encourager les gens à consommer leur bouse… Le pompon étant la demande, complètement ridicule, de recevoir une part sur les revenus générés dans les salles de cinéma par les ventes de confiserie…
Dans les deux cas, on a l’impression que, plutôt que d’encourager la consommation de leurs services via les nouvelles technologies, les majors font tout pour dissuader les gens, par peur sans doute, car on dirait qu’ils sont totalement dépassés par le monde qui les entoure ! Et leurs tentative de verrouiller l’offre ne fait que révéler qu’ils sont prêts à tout pour ne pas s’adaper aux changements, et ne surtout faire aucun effort pour cela !