Posted on 13/08/2013
by Linuxine
★★★☆☆
de Franck Herbert et Bill Ransom
Suite de la séquence Pandora commencée avec The Jesus Incident (et Destination : void) avant cela, je ne l’avais jamais lu, contrairement aux deux précédents.
A la suite de l’incident Jésus, Avata, le Kelp conscient qui recouvrait Pandora, a été détruit par Lewis Jesus, et les perturbations écologiques qui en ont découlé ont entièrement recouvert la surface de la planète Pandora d’eau. La fune est donc beaucoup moins présente que dans l’Incident Jésus : la plupart des terribles créatures terrestres ont été décimées, il ne reste plus que quelques Nerve runner et les Dashers.
Suite aux expériences génétiques de ce même Lewis, les humains sont séparés en deux groupes : les Islanders, entassés sur des îles flottantes faites de matières organiques, présentent des mutations plus ou moins importantes. Les Mermen, vivant dans des abris sous l’eau, sont plus proches des humains d’origine, même si le fait de sortir souvent sous l’eau les a dotés de palmes. Ces deux groupes cohabitent mais ont des cultures assez différentes : les Mermen disposent de technologies plus avancées et considèrent les Islander comme des monstres attardés.
Le vaisseau conscient, Ship, à l’origine de l’arrivée des hommes sur Pandora, a disparu. Il ne reste du Kelp que l’enfant conçu par Waela TaoLini et Kerro Panille, Vata, qui porte les gènes d’Avata, et qui flotte dans un caisson spécial, dans un semi coma, et est un objet de culte, gardé par les Islander. Mais le Kelp va finir par réussir à se reconstituer, et des terres émergées vont revenir sur Pandora. Et un groupe de Mermen, voulant récupérer Vata, va déclencher la destruction d’une île, et le retour sur Pandora de caissons d’hibernations placés par Ship en orbite. Ces caissons ramèneront des animaux disparus, ainsi que des clones d’origine du projet Conscience, en provenance directe de la Terre…
On retrouve dans ce roman les thèmes chers à Franck Herbert et abordés dans Dune : la communication avec des mémoires de vies antérieures (le Kelp a le pouvoir de conserver la mémoire des morts), les manipulations génétiques, les intelligences artificielles, l’impact des humains sur l’écosystème d’une planête, et les tensions et préjugés entre différentes races. Il est d’ailleurs amusant de constater qu’à la fin du livre, lorsque des clones originaux sont libérés des caissons d’hibernation, ces clones considèrent avec horreur à la fois les Islander et les Mermen comme horriblement déformés, alors que ces derniers se considéraient comme une race “pure”.
Le personnage du Kelp est je trouve assez intéressant : ne survivant tout d’abord que dans les gènes d’Avata et de la population, il arrive à reconquérir la planête, tout d’abord sous forme d’algue non consciente, puis sous sa forme originale d’algue consciente. A ceci près que ce n’est plus un organisme unique, mais une somme de mémoires de vies antérieures. Et sa presque destruction semble l’avoir doté d’un instinct de survie plus fort : ce n’est plus la créature qui semblait intrinsèquement bonne d’autrefois : le Kelp semble maintenant déterminé à détruire les humains qui voudraient lui nuire.
Même si cette “Pandora Sequence” n’est pas aussi intéressante que Dune et les oeuvres liées à Dune, je trouve les thèmes abordés intéressants, et j’aime toujours autant le style de Franck Herbert.